Pendant la guerre, les activités de la Fédération nationale des costumes se sont réduites à un minimum. Toutefois, l'assemblée suisse des délégués n'a été annulée qu'en 1944. Après la fin de la guerre, la direction de la fédération s'occupa intensivement du 20ème anniversaire de la FNCS et on chercha le contact avec la ville fondatrice de Lucerne. Comme pour le 10ème anniversaire, la FNCS s'est vu opposer un refus.
C'est ainsi qu'est née la première fête moderne d'Unspunnen, organisée par l'ASM en 1946 en collaboration avec un comité d'organisation local, la première fête culturelle populaire d'après-guerre ! Pour la première fois, les sources donnent des informations sur les chiffres concrets d'une Fête fédérale des costumes : près de 10 000 personnes en costumes participèrent à la fête. Le cortège était composé de 44 sociétés de musique et on comptait 90 chars et 265 chevaux. Pour la première fois, des critiques ont été émises à l'encontre des dimensions du cortège, le public étant manifestement surchargé. Néanmoins, les cortèges ont une fois de plus attiré les foules. La fête s'est terminée sur un bénéfice net d'environ 30'000 francs. Cet argent était le bienvenu pour l'ASM, car le nouveau livre de chants ("Liedermeie") et le livre de costumes prévu ont engendré des coûts élevés. En prévision de la fête des costumes à Lucerne, la collection de costumes de Sophie Panchaud-de Bottens arriva au petit château d'Utenberg, acheté peu avant par la bourgeoisie de Lucerne. Dans les années 20, Sophie Panchaud installe le premier magasin de costumes suisses au Neumarkt de Zurich. La représentation nocturne à Tribschen, avec des discours de fête du conseiller fédéral von Steiger et du général Guisan (qui devint membre d'honneur de l'ASM la même année), fut très appréciée. Les coutumes de feu de toute la Suisse ont pu être admirées - sauf pour les Zurichois, qui sont restés dans l'obscurité, car les rameaux tirés spécialement n'ont pas été livrés à Tribschen, mais dans une remise d'un atelier, où ils n'ont été retrouvés que longtemps après la fête.